Nous préférons vous prévenir tout de suite, l’école dans ce village est loin d’être aussi intéressante qu’en Islande, faute de moyens et de motivation du corps enseignant... Nous attirons aussi votre attention sur le fait que nous parlons là d’une école spécifique et qu’elle n’est pas forcément représentative de toutes les écoles indonésiennes. C’est la réalité de l’école dans le village de Yuda.
Mais avant de rentrer dans ces détails, parlons plus généralement.
L’école primaire et le collège sont publics, gratuits et non obligatoires. Cela veut dire que bien des enfants ne vont pas à l’école, bien qu’elle soit gratuite. Les parents doivent cependant payer l’uniforme, commun à tous les élèves indonésiens. Ce dernier est composé d’une chemise rouge à fleurs pour les primaires et fleurs bleues pour les collégiens, pantalons longs pour les garçons et jupes longues pour les filles.
🕰 L’école commence dès 7h du matin et se termine vers 14h. Les enfants rentrent chez eux pour manger, faute de cantine sur place. Les matières sont assez classiques : langue indonésienne, anglais, mathématiques, sciences et vie de la terre, éducation civique, sport et religion.
La journée commence par une réunion quotidienne où les enfants chantent l’hymne nationale et hissent le drapeau du pays.
C’est après que les choses se corsent.
Après 30mn à attendre dehors, nous ne voyons toujours pas de professeurs arriver en classe. Les enfants, eux, attendent sagement dans la cour de récréation. Nous décidons de nous rendre dans la salle des professeurs et découvrons les professeurs assis sur des canapés à discuter ensemble. N’étant pas sûrs de comprendre, nous leur demandons si le professeur de Yuda est absent. Se lève alors un homme, nous disant “je suis en retard” en langue locale.
C’est au bout de 45mn d’attente que le professeur fait enfin son entrée en classe. Nous nous demandons alors si ce retard est systématique et si notre présence n’a pas encouragé ce professeur à donner classe... Malheureusement, les jours d’après ont confirmé ce constat.
En classe, les enfants choisissent où ils s’assoient, fille d’un côté et garçon de l’autre. Il n’y a pas de manuels scolaires et les enfants ont un cahier abimé, que certains se partagent. Nous assistons au cours d’éducation civique où les enfants apprennent quels sont les besoins primaires et secondaires. Au bout d’une heure, le cours s’arrête pour une pause et ne reprendra pas de la journée...
Le jour d’après, vendredi, c’est sport. Là encore les enfants s’habillent en conséquence avec un uniforme dédié au sport, viennent à l’école, et errent autour de l’école pendant des heures. Ce jour là, on nous dit que le professeur de sport est absent, alors que 3 professeurs sont assis dans les canapés de la salle administrative...
Nous voulions vous montrer cette triste réalité pour vous montrer à quel point nous avons la chance d’avoir l’éducation que nous avons en France. Là où l’école rime avec avenir et où les enfants sont soutenus par un système et par des professeurs engagés.
Pourtant, Yuda nous a confié que l’école lui permettrait de réaliser ses rêves. Il a conscience de son importance et reste très motivé quotidiennement pour y assister. Dommage que son école n’ait pas la même vision...
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